A. Les défis actuels de la compliance
Depuis la loi Sapin II de 2017, les entreprises françaises ont significativement augmenté les budgets et les ressources alloués à la compliance. Conscientes des enjeux et des bénéfices liés à leur mise en conformité, elles sont notamment de plus en plus nombreuses à s’inscrire dans le concept de la Responsabilité Sociale ou Sociétale des Entreprises (RSE), qui consiste en une série d’actions et d’engagements sur les plans sociaux et environnementaux.
Cette évolution soulève néanmoins plusieurs défis, à commencer par la problématique liée au coût opérationnel de la compliance. La responsabilité de se mettre en conformité incombe directement aux entreprises, et des investissements doivent donc être réalisés pour nommer un compliance officer ou une équipe dédiée, ou pour faire appel à un expert détaché.
La mise en pratique de la compliance implique également d’investir des moyens à tous les niveaux de leurs organisations. L’instauration d’une culture d’entreprise est indispensable pour réussir à garantir leur conformité, ce qui passe par les différentes étapes citées précédemment, et donc par un vaste travail d’analyse, de mise en forme des directives, de sensibilisation et de formation.
Bien que les efforts à fournir dans cette direction soient conséquents, notamment pour des entreprises de taille plus modeste, la compliance se présente comme incontournable dans un contexte où faire preuve d’exemplarité leur est nécessaire pour demeurer attractives et maintenir leur notoriété, mais aussi pour obtenir des financements et pour réussir à améliorer leur compétitivité et à gagner des parts de marché.
B. Quel avenir pour la compliance ?
En dépit des progrès qui ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire dans les entreprises françaises et européennes pour s’accaparer pleinement le principe de la compliance. Cela passe avant tout par un certain nombre d’évolutions légales, juridiques et organisationnelles pour appréhender ce sujet à sa juste mesure, car la notion de « common law » sur laquelle est construit le modèle anglo-saxon est relativement différente de celle qui régit les institutions et les acteurs économiques hexagonaux.
Cependant, et au-delà du respect rigoureux des lois et des réglementations en vigueur, la question des valeurs éthiques et morales est un levier toujours plus prégnant de la viabilité et de la compétitivité des entreprises. La société civile, qui inclut autant les consommateurs que les salariés, s’avère de plus en plus regardante quant aux bonnes pratiques des marques et des employeurs face aux enjeux démocratiques, sociétaux, sociaux, environnementaux et culturels.
La compliance n’est donc pas une simple tendance, mais bien un marqueur économique et stratégique à la portée colossale pour les entreprises de tous secteurs d’activité. Les efforts de mise en conformité qui sont mis en œuvre dès aujourd’hui auront très clairement un effet positif qui se ressentira toujours davantage à l’avenir, et il est donc essentiel de s’inscrire au plus tôt dans ce virage pour évaluer et limiter les risques qui pourraient engendrer de lourdes sanctions ou nuire considérablement à l’image de marque.
Pour aller plus loin :
Dans cette même logique qui vise à garantir le respect des normes légales et éthiques, nous vous invitons à en apprendre davantage sur le KYC, acronyme de Know Your Customer, qui se focalise pour sa part sur la vérification de l’identité des clients afin de lutter efficacement contre la fraude, le blanchiment d’argent, l’usurpation d’identité, la corruption ou encore le financement du terrorisme.