Qu’est-ce qu’une question dichotomique, quand l’utiliser et comment ?

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Publié le 07 août 2024

Pour les enquêtes, les sondages ou les études de marché, la question dichotomique est particulièrement utile et efficace pour de nombreuses raisons, qui en font une incontournable à savoir bien maîtriser pour en extraire tout le potentiel. Définition, avantages et limites, situations dans lesquelles l’utiliser ou encore méthodes de formulation, easiware vous explique tout ce que vous devez impérativement savoir au sujet de la question dichotomique.

1. Qu'est-ce qu'une question dichotomique ?

A. Définition et caractéristiques

Une question dichotomique est un type de question fermée qui présente deux choix de réponse possibles. Elle est couramment utilisée dans les enquêtes clients et dans les études de marché afin d’obtenir des réponses précises et facilement analysables. Les réponses qui en découlent sont la plupart du temps sous la forme de « oui » ou « non », « vrai » ou « faux », « d’accord » ou « pas d’accord ».

Les principales caractéristiques des questions dichotomiques sont :

  • Leur clarté, car elles sont formulées de manière claire et concise ;
  • Leur simplicité, avec seulement deux choix de réponse possibles ;
  • Leur objectivité, puisqu’elles n’appellent pas de réponses ouvertes ;
  • Leur facilité d’analyse, celles-ci pouvant être facilement quantifiées et analysées ;
  • Leur efficacité, car elles permettent de recueillir des réponses rapides et directes.

Il est cependant essentiel de formuler ces questions de manière à éviter toute ambiguïté, et pour s’assurer que les deux options de réponse sont mutuellement exclusives et exhaustives. Elles ne doivent pas laisser de place à l’interprétation, et induire une réponse la plus spontanée possible.

B. Avantages des questions dichotomiques

Les questions dichotomiques présentent plusieurs avantages notables dans le domaine de la relation client et des études de marché. Leur structure simple et directe les rend particulièrement efficaces pour obtenir des données claires et exploitables. Elles ont ainsi pour atouts de :

  • Permettre aux répondants de répondre rapidement grâce à leur format binaire, ce qui a pour effet d’augmenter le taux de réponse ;
  • Faciliter le traitement des données, le fait de limiter les réponses à deux options simplifiant la quantification, la modélisation, l’analyse et l’interprétation des données recueillies ;
  • Supprimer les ambiguïtés, puisqu’elles obligent les répondants à choisir entre deux possibilités clairement définies, et réduisent donc le risque d’incompréhension ou de malentendus ;
  • Pouvoir être facilement comparées entre différents groupes de répondants, et donc de segmenter les résultats pour identifier les tendances et les différences qui se dégagent des différents groupes ;
  • Simplifier la conception des questionnaires, leur format direct et sans formulation complexe permettant de les intégrer sans difficulté dans divers types d’enquêtes et de sondages ;
  • Être efficaces pour aborder des sujets sensibles, les questions dichotomiques permettant aux répondants de ne pas avoir à donner de détails supplémentaires qui pourraient les mettre mal à l’aise.

C. Limites des questions dichotomiques

Malgré leurs nombreux avantages, les questions dichotomiques présentent également certaines limites qu’il convient de prendre en compte pour leur utilisation. En ne proposant que deux options de réponse, elles ne permettent tout d’abord pas de capter les opinions nuancées ou les sentiments complexes des répondants. Cela peut avoir pour effet de limiter la profondeur des informations recueillies.

D’autre part, les questions dichotomiques peuvent introduire des biais si les options de réponse ne couvrent pas toutes les possibilités pertinentes. Les répondants peuvent se sentir contraints de choisir une réponse qui ne reflète pas exactement leur opinion. Elles peuvent également inciter à des réponses rapides et superficielles, ce qui peut empêcher de comprendre les raisons sous-jacentes des choix des répondants.

Les questions dichotomiques ne sont pas non plus systématiquement adaptées aux sujets complexes, qui nécessitent des explications détaillées, ou induisent des contextes variés et des justifications qui ne peuvent pas être traitées efficacement. Elles peuvent enfin réduire l’engagement et la qualité des réponses à l’enquête en ne permettant pas aux répondants d’exprimer leur pensée de manière plus complète, notamment lorsqu’un feedback plus détaillé s’avère important.

2. Quand utiliser une question dichotomique ?

A. Situations appropriées pour les questions dichotomiques

Les questions dichotomiques sont notamment utilisées et efficaces dans les situations où des réponses claires et rapides sont attendues et pertinentes :

  • Lorsqu’il s’agit de mesurer la satisfaction client ou de recueillir des avis directs sur des aspects spécifiques d’un produit un d’un service, elles sont tout à fait appropriées pour obtenir des réponses précises et exploitables ;
  • Pour évaluer la popularité ou l’acceptation par un public cible d’un produit ou d’une idée, les questions dichotomiques permettent d’obtenir des retours précis et facilement exploitables ;
  • Dans un contexte de formation, elles sont très utiles pour vérifier sans détour les connaissances des participants sur des points et des éléments précis ;
  • Dans le cadre d’un sondage d’opinion, elles permettent de dégager immédiatement les grandes tendances au sein du panel de répondants ;
  • Si des décisions rapides doivent être prises, elles constituent une solution tout à fait adaptée pour recueillir des avis concis, qui ne laissent pas de place à l’ambiguïté ;
  • Elles peuvent enfin être mises à profit pour orienter les répondants vers les sections pertinentes d’un questionnaire en fonction de leurs réponses initiales.

B. Contextes à éviter pour les questions dichotomiques

Bien qu’elles conviennent parfaitement à plusieurs égards, les questions dichotomiques ne s’avèrent pas appropriées pour certains usages particuliers :

  • Elles ne sont pas adaptées pour traiter des sujets qui nécessitent des explications plus fournies ou des nuances pour justifier les réponses apportées ;
  • Les questions dichotomiques n’offrent pas la possibilité de recueillir des feedbacks détaillés en ne permettant pas aux répondants de s’exprimer pleinement ;
  • Dans les enquêtes de satisfaction, elles ne sont pas réellement compatibles avec la mesure d’un degré de satisfaction, qui peut être plus approfondi qu’un simple « satisfait » ou « pas satisfait » ;
  • Pour comprendre les attitudes et les opinions des clients ou du public cible sur des sujets variés, les questions dichotomiques peuvent vite se montrer trop restrictives ;
  • Dans des contextes où une interaction plus développée et l’engagement des répondants sont essentiels, comme dans les groupes de discussion ou les enquêtes qualitatives, les questions dichotomiques peuvent altérer la richesse des échanges ;
  • Quand des informations contextuelles ou des explications supplémentaires sont nécessaires pour interpréter correctement les réponses, ce type de question fait enfin très rapidement sentir ses limites.

Dans ces différents cas, il est préférable d’avoir recours à des questions ouvertes, à des questions à choix multiples ou encore à des échelles de satisfaction, qui vont apporter davantage de nuance et de détails pour réussir à dégager des insights plus fournis et précis.

3. Comment formuler et utiliser efficacement une question dichotomique ?

A. Règles de formulation des questions dichotomiques

Dans l’optique de maximiser l’efficacité des questions dichotomiques, il est essentiel de suivre certaines règles de formulation qui garantissent la clarté, la pertinence et la fiabilité des réponses. Il faut tout d’abord employer un langage simple et direct, l’objectif de ce type de question étant également que les répondants comprennent immédiatement ce qui leur est demandé, sans ambiguïté possible. Chaque question doit aborder un seul sujet à la fois et ne pas combiner plusieurs éléments, au risque de rendre les réponses confuses ou ambivalentes.

Il est aussi indispensable d’éviter les formulations biaisées ou orientées, qui pourraient avoir pour effet d’influencer les réponses, en optant pour des questions neutres qui appellent des réponses honnêtes et objectives. Dans cette même logique, les options de réponse doivent être mutuellement exclusives, c’est-à-dire que chacune est distincte et clairement différenciée de l’autre, et doivent couvrir toutes les possibilités pertinentes. Une formulation différente doit être envisagée si une option de réponse telle que « ni l’un ni l’autre » paraît plausible.

La question dichotomique doit également faire ressortir un contexte clair pour les répondants, en fournissant le juste niveau d’information pour que leur réponse puisse être tout à fait pertinente. Il est donc indispensable de faire preuve de la plus grande pertinence, en excluant notamment les questions qui ne sont pas en lien avec les objectifs du questionnaire, et qui n’apportent pas de valeur ajoutée à l’analyse qui sera effectuée en aval.

Afin d’avoir l’assurance que toutes les bonnes pratiques ont été appliquées, et que les questions dichotomiques qui sont posées appellent les réponses attendues, il est recommandé de tester le questionnaire auprès d’un petit groupe avant de le diffuser à plus grande échelle, et d’apporter les modifications qui s’imposent le cas échéant.

B. Intégration dans les enquêtes et sondages

Pour intégrer efficacement les questions dichotomiques dans les enquêtes et sondages, il est primordial de les utiliser de manière stratégique afin de maximiser la pertinence des données recueillies, mais aussi d’optimiser l’expérience des répondants. Une bonne pratique est ainsi de placer ces questions au début de l’enquête pour rendre son entame plus simple, cela influant positivement sur le taux de réponse.

Il est également possible de tirer parti des questions dichotomiques pour effectuer un filtrage des répondants, c’est-à-dire pour les rediriger individuellement vers les sections du questionnaire qui sont pertinentes et qui leur correspondent. L’insertion de ces questions s’avère également utile pour valider des informations spécifiques, ou pour confirmer des choix que les répondants ont faits dans des questions précédentes pour vérifier la cohérence des réponses.

Au sein d’une enquête ou d’un sondage, des questions dichotomiques peuvent aussi être intégrées pour introduire de nouvelles sections, ou pour raviver l’attention des répondants. Elles peuvent aussi avoir pour but et intérêt de faciliter l’approche des sujets plus sensibles ou complexes, en permettant aux répondants d’apporter des réponses claires sans avoir à donner des détails ou des précisions avec lesquels ils pourraient ne pas être à l’aise.

Pour réussir à récupérer des données facilement analysables, il est également recommandé d’inclure des questions dichotomiques au fil des différentes sections du questionnaire, celles-ci permettant d’obtenir des réponses binaires rapidement quantifiables et interprétables, ce qui est notamment utile dans les sondages de grande envergure.

Afin de maximiser l’engagement des répondants, il est enfin préférable d’alterner les types de questions tout au long du questionnaire, mais en s’appuyant sur les questions dichotomiques pour apporter du dynamisme et conserver l’attention des participants. S’appuyer sur des formats variés est très efficace pour rendre l’enquête moins monotone et plus intéressante.

C. Analyse et interprétation des réponses

Plusieurs étapes et méthodes doivent être suivies pour analyser et interpréter les réponses aux questions dichotomiques efficacement :

  1. La première tâche à accomplir et de quantifier les réponses, en comptant le nombre de réponses données pour chacune des deux options possibles, et ainsi avoir un aperçu immédiat de la répartition des opinions ou des comportements des répondants ;
  2. Convertir ensuite les nombres bruts en pourcentages permet de faciliter la comparaison et l’interprétation des données, et donc d’identifier les tendances générales qui émanent des différentes réponses ;
  3. L’étape suivante consiste en la segmentation des données en fonction des groupes de répondants, qui peuvent être définis selon différents critères, afin de constater s’il existe des différences significatives entre ces différents segments ;
  4. Pour effectuer des comparaisons et recouper les données, il est ensuite bénéfique d’avoir recours à des tableaux croisés, qui constituent un excellent moyen d’examiner les relations entre plusieurs variables, en identifiant notamment des corrélations ou des tendances spécifiques ;
  5. Afin de visualiser les données de façon claire et concise, celles-ci doivent être présentées sous forme de graphiques et de tableaux, qui sont particulièrement cohérents pour mettre en forme les résultats obtenus à partir des questions dichotomiques ;
  6. Une fois toutes ces tâches effectuées, il est indispensable de considérer les implications pratiques des résultats, en identifiant par exemple les domaines qui nécessitent des améliorations si les réponses obtenues en lien avec ces derniers sont significativement ou majoritairement négatives ;
  7. Il est enfin important de préparer un rapport détaillé qui résume les résultats, les tendances identifiées et les recommandations basées sur les réponses recueillies pour le mettre à disposition de l’ensemble des parties prenantes, qui pourront ainsi en tirer toutes les conclusions qui s’imposent.

Pour aller plus loin :

Prêt(e) à faire bon usage des questions dichotomiques ? Alors pour compléter cet acquis, nous vous proposons de consulter notre article qui recense les 7 bonnes pratiques liées à la conception d’un questionnaire de satisfaction, et qui vous permettra de tirer le maximum de bénéfices des enquêtes que vous réalisez auprès de vos clients.